Notre Histoire

Le château de Bourg d’Arud est une gentilhommière qui fut construite au XVII siècle par le sieur Jacques ROCHETTE, bourgeois natif de la paroisse de VENOSC, mandement de l’OISANS, province du Dauphiné, dont le testament, rédigé à Bayonne, date du 12 mai 1689.

La pierre funéraire, qui se trouvait, autrefois, sur sa tombe à l’intérieur de l’Eglise de VENOSC est, actuellement fixée contre un mur près de l’entrée, nous donne la date du décès, le 14 avril 1690. Cette construction est donc antérieure à cette date. La tradition orale nous apprend, qu’en l’absence de route carrossable, le Château fut édifié avec des matériaux du pays.
La pierre, le bois et le sable abondent ainsi que le tuf, dû aux concrétions calcaires des sources comme on peut le voir dans le bois de Lafrette.
La chaux se calcinait au feu de bois en plusieurs endroits de la commune.
L’ardoise façonnée à la main en plaques épaisses (en « lauze « ), provenait de l’Enchatra ou de Draye près du Pleynet. Tout ceci créa une grande activité pendant plusieurs années.

Le testament, dont nous possédons une copie, en plus de multiples dons destinés aux parents et proche du défunt, mentionne des fondations (donations perpétuelles) faites à la paroisse et aux ordres religieux, destinés à aider les nécessiteux par des distributions de blé, de sel et de vêtements, celles-ci à dates déterminées par l’annonce des messes prescrites pour le repos de l’âme du donateur.
Des dots devaient être attribuées aux jeunes filles pauvres pour leur permettre de fonder une famille.
Sur ce testament figurent aussi des sommes allouées pour l’entretien de l’Eglise de VENOSC, de la Chapelle Saint Sauveur de BOUG D’ARUD, fondée par le donateur, sans oublier l’entretient des chemins, des murs, de ponts et des canaux d’arrosage ou d’alimentation des moulins.
Les hôpitaux de GRENOBLE sont aussi bénéficiaires de legs dont l’énumération totale couvre 30 pages du testament, qui, à cette époque, était chiffré en livre.
Malheureusement, la dégradation de la monnaie et l’abolition des biens de l’Eglise et des religieux concernés ont presque totalement anéanti les bienfaits qui devaient se perpétuer.

Le titre de Chevalier de la MOLIERE (écuyer) apparaît à la deuxième génération et se manifeste par un blason dont on peut expliquer l’origine.
Il existe, cependant à BOURG D’OISANS une terre dite  » LA MOLIERE « .
Sur l’armorial dauphinois, on trouve :
Joseph ROCHETTE de la Molière (noble) conseillé du roi, maître à la chambre des comptes à GRENOBLE à partir de 1711,
Charles, Jacques, Louis, Auguste ROCHETTE de la Molière (probablement fils du précédent) né à GRENOBLE en 1701, mort à PARIS en 1785, littérateur, écrivain léger du XVIII siècle comme en témoigne son livre « angola « . Il fut un pamphlétaire virulent qui eût des démêlés avec le conseiller TERRAY.
Dans la salle du Château de Bourg d’Arud, la plaque de cheminée comporte un blason central aux armes de Louis XIV, mais ont ne peut préciser si elle date d’avant 1690 ou s’il s’agit d’un apport de la deuxième génération postérieur à 1690.
Le nom de la famille de la Molière à la Chambre des Comptes figure jusqu’en 1770.

Cette famille disparaît également de la Paroisse de VENOSC, à cette même date, par la vente, par le Sieur de la Molière, du domaine du Château de Bourg d’Arud aux familles GIRAUD dont les descendants sont les actuels propriétaires.

A l’Eglise de VENOSC, en plus du retable, de nombreux objets servant au culte perpétuent le souvenir des généreux donateurs par leurs armoiries gravées sur les chandeliers, ciboires et plats d’argent.
Nous ne possédons aucun élément permettant de connaître l’origine de la fortune de cette famille.
Jacques ROCHETTE fut un des premiers grand voyageur dont on se souvienne qui illustre l’esprit d’aventure des montagnards de VENOSC.
Beaucoup, à son exemple, sillonneront la France et le monde fondant des commerces et implantant des noms Venoscains bien loin de leur pays d’origine.